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Jouer une étape du CNEC : le format particulier du SnG
27 novembre 2021, par Bruno,  

Quand on joue un SnG, et d’autant plus pour le club dans une étape CNEC, il faut faire preuve de solidité et de rigueur.

Le SnG commence sur des blinds 100/100 ante 100, avec un tapis de 20 000, et sur des niveaux de 20 minutes, ça laisse donc un peu de temps pour voir venir et ne pas s’envoyer en l’air avec n’importe quoi.

Il y a donc des stratégies différentes à adopter selon le moment du tournoi, le nombre de joueur encore à table, et bien sur la position à laquelle on joue. Sur cette saison, on démarre à 8 par table.

Ne pas oublier qu’en tournoi CNEC, s’agissant d’un SnG, les 3 premières places sont les mieux dotés en points. Le gap entre la 4ème et la 3ème place est énorme. Voici la structure des points :
- 1er : 18 pts
- 2ème : 14 pts
- 3ème : 10 pts
- 4ème : 6 pts
- 5ème : 4 pts
- 6ème : 3pts
- 7ème : 2 pts
- 8ème : 1 pt

Petit rappel sur la valeur (relative) des mains au poker


La valeur des mains de départ (et ce n’est pas intuitif) n’est pas la même selon le nombre de joueurs impliqués dans un coup.

Ainsi, les connectées/suitées par exemple adorent les réunions familiales, parce qu’elles ont besoin de voir des flops, et que pour voir un flop, il ne faut pas que la mise soit chère (d’autant plus que la cote est très bonne pour rentrer dans le coup).

Les paires, au contraire, n’aiment pas le monde, et perdent beaucoup de valeur dès que d’autres cartes apparaissent : dans l’absolu, on préfère les gagner préflop.
Du coup, la seule raison de payer avec une petite paire préflop, sur 3 joueurs ou plus, c’est lorsque l’on veut setminer, c’est-à-dire de tenter de flopper le brelan.
Le setmining suppose que l’on a une petite paire (max 7-8) et qu’au moins un joueur ait relancé avant et un deuxième a callé, c’est ce qui va donner la cote pour rentrer dans le coup (on va normalement relancer 99+). On ne touche le brelan qu’une fois sur 8 au flop. Si on ne touche pas le brelan, inutile de persister, à moins que ça ne coute rien de voir la carte suivante, il faut considérer que le coup est perdu à la moindre relance.

En début de tournoi


En profiter pour observer la table et le comportement des joueurs. Identifier les aggros, les passifs, les débutants (parfois pas à l’aise avec les cartes ou les jetons), les grandes « gueules », etc.
Ceci permettra également de savoir comment se comporter face à ces joueurs quand on devra rentrer dans un coup. Ne pas hésiter à attaquer la grosse blind quand on est au bouton, pour voir s’il défend (dès les premiers niveaux).

Etre très sélectif sur les mains de départ en fonction de la position, et ne jamais jouer « petit » quand on est le premier à ouvrir : PAS DE LIMP ! Eviter les call avec des mains fortes, c’est forcément de la relance, mais si ça résiste, ne vous emballez pas avec des mains non faites.

Jeu préflop sur une table à 8 joueurs


UTG (en relance uniquement) : toutes les paires (oui, les 2 aussi), A8s++, A9o++, tous les combos de broadway (2 figures), les connectées/suitées jusqu’à 78.
Si une relance derrière sans call entre temps (un call de blind ne compte pas), il jouera hors position (max 3 fois la relance initiale) :

  • on fold : les paires jusqu’à 77 inclus, toutes les suitées/connectés sans figure, JTo, les ATs et en dessous
  • on call : les paires jusqu’à QQ inclus, JTs, les broadways, les AJ, AQ
  • on surrelance (2.5 fois la relance) : KK, AA, AKs et Ako

Ces ranges sont valables pour un joueur « moyen » : si c’est un passif, resserrez !! En gros, il faudra folder plus large (on foldera jusqu’à TT inclus, on vire toutes les connectés/ suités avec éventuellement KQs que l’on conserve, et on folde les AJ, AQo, on call AK, AQs, et on ne relance que KK ou AA). Si c’est un joueur large (plutôt aggro) on reste sur cette ligne.

Attention sur la relance/surrelance : exprimée en BB, ça donnerait relance initiale : 2bb1/2, 3bet : 5 à 7bb, 4bet : entre 12 et 21bb sachant qu’on démarre avec un tapis de 200 bb. En tout début de tournoi, et préflop, la seule main qui vaille d’engager la totalité du tapis, c’est AA ! Sinon, au maximum, c’est 15% de son tapis pour voir le flop (ne pas oublier que la logique voudra qu’il y ait encore des mises post flop !)

A chaque joueur en moins, ou s’il n’y a pas de relanceur initial (un limpeur max) : on peut augmenter le range de main.

On intègre une main par joueur (éliminé ou à parler) en moins : donc si je suis UTG + 1 ou UTG à 7 joueur, je peux relancer avec 67s par exemple. Oui, vous l’avez compris, à 3 joueurs, on peut relancer 23s !

Ne pas oublier que ces ranges sont valables qu’à condition d’avoir un tapis d’au moins 50bb (pour garder de la manœuvrabilité). La range doit se resserrer si on tombe sous les 50bb (voir la théorie des blocs plus bas).

Sur une relance initiale (sans limpeur) UTG ou UTG+1 – ET SELON L’IMAGE DU JOUEUR, donc si c’est un profil moyen à large :

  • on call QKo, éventuellement JQs, JJ, QQ, AJ et AQ
  • on relance AK, KK, AA.
  • Si c’est une serrure : FUYEZ !!! On relance KK et AA uniquement !

S’il y’a relance et un ou plusieurs calls :

  • Payer avec toutes les paires, Relancer AA,KK, QQ, et AK (ce qu’on appelle un squeeze) avec le barème de 2,5 fois la relance initiale + 1bb par limpeur + 1bb. Ex : si un joueur relance à 2.5bb, et qu’il est suivi par 2 joueurs, vous relancer à 8,5 bb (5.5 + 2 bb pour les call, + 1 bb). Encore une fois, attention à votre tapis de départ, il faut que vous ayez 50bb minimum pour faire ce move.
  • Le squeeze est un mouvement qui consiste à exploiter la relance d’un joueur suivi d’un call par un autre, quand on sait que le premier relance assez fréquemment (même sans etre aggro, mais on sait que c’est pas une serrure), et que le deuxième est un peu timide (tendance à caller…) On va alors envoyer un bon parpaing (il faut avoir une main un minimum jouable, on ne fait pas ça avec 72o), avec l’intention de faire passer le premier, parce qu’il ne sait pas ce que va faire le second, et le second parce qu’il est probablement rentrer avec une main faible et que ça va lui couter trop cher pour améliorer.

Attention au NYBR !! le New York Back Raise est un mouvement qui exploite le caractère un peu aggro de certains joueurs qui utilisent un peu trop largement le squeeze.
Cela consiste à caller une relance en ayant une TRES forte main, en espérant qu’un joueur aggro, qui parle après vous et qui a tendance à beaucoup relancer, tente le squeeze. Le premier joueur devant logiquement sortir du coup, c’est le moment d’envoyer les sacoches face au troisième qui devrait logiquement passer… Et si l’un ou les 2 call, vous n’êtes de toute façon pas pris la main dans le sac, puisque votre main est tout ce qu’il y a de légitime.

S’il y a une relance après vous, foldez tout sauf AA et KK (relance avec AA, call avec KK).

Faire également très attention à la position dans laquelle vous allez jouer la suite du coup. Tout ce que je viens d’expliquer est applicable si cela vous place en dernier de parole. A part sur vos monstres, il vaut mieux sortir du coup que de le jouer hors de position.

On en vient donc à la défense de blindes  :
premier principe : plus un joueur attaque tôt dans l’ordre de parole, plus il y a de chance que sa main soit forte et légitime !! Si l’attaque est limitée à 3bb, UTG ou UTG +1 avec 1 ou plusieurs calls derrière : on call toutes les paires jusqu’à 99 inclus, les broadways, les connectées jusqu’à 67, les suitées jusqu’à 9-6, et les A7.
On relance AK, AQ, éventuellement AJ, et toutes les paires TT+. Si c’est une relance UTG ou UTG + 1 sans call, on garde les broadways et les mêmes paires en défense, on jette A9- mais on rajoute AJ, on relance AK, AQ, et toutes les paires JJ+. Plus le relanceur se rapproche du bouton, plus on rajoute de main dans les ranges de relance/défense.

Une règle de base à appliquer :

  • si tu peux choisir entre payer et relancer : RELANCE !!
  • si tu peux choisir entre payer et passer : PASSE !!

Dans quel cas on choisit de juste payer :

  • parce qu’on espère voir le flop à pas cher
  • parce qu’on a la profondeur de tapis pour manœuvrer,
  • et parce que tu es prêt à payer des mises post flop MEME (et surtout) parce que ton jeu s’améliore mais qu’il n’est pas encore fait !

En clair, tu vas te retrouver avec un tapis de merde si tu dois lâcher le coup post flop : ABANDONNE !

La théorie des blocs - déroulement du tournoi


Dans le format SnG, et dans le système de tournoi en général, les blinds vont augmenter régulièrement et le tapis va donc fondre si on ne joue pas un coup. Ainsi si on part avec un tapis de 20000 jetons, ce tapis représente :
- 200 blindes dans les 20 premières minutes (blinds 100/100)
- 100 blindes ensuite (blinds 100/200)
- 66 blindes au 3ème niveau (blinds 100/300)
- 50 blinds au 4ème niveau (blinds 200/400)

On va dire en résumé que pendant 1h20, on pourrait « jouer » sans jouer une seule main et ne jamais être en danger…

La théorie des blocs, pour simplifier c’est que lorsque l’on exprime son tapis en bb, ce nombre s’inscrit dans un bloc qui conditionne la façon dont on va jouer le coup, et l’influence que ça aura sur la sélection des mains de départ que ce soit en attaque, à l’initiative, ou en défense.

Dans la théorie, on va donc déterminer 4 blocs :
- Au-dessus de 50 blinds
- Entre 50 et 25 blinds
- Entre 12 et 25 blinds
- Entre 5 et 12 blinds
En dessous de 5 blinds ? C’est la merde…

Prenons ces blocs dans l’ordre inverse :

Premier bloc : Entre 5 et 12 blinds

La seule option de ce bloc, c’est envoyer la boite, en ajustant la main selon s’il y a une relance avant ou non (et que s’il y a, elle soit à tapis).

Ce bloc va de 5bb à 10-12bb, parce qu’il dispose encore de fold equity (c’est-à-dire la capacité d’un adversaire à coucher une main face à une mise à tapis). Mais ce n’est pas si simple, parce que la fold equity a bien sur une variable liée à la valeur du tapis adverse et à la dynamique de la table.
Par exemple : il me reste 5 bb, si j’envoie tapis, je peux faire coucher quelqu’un à qui il reste 15 blinds parce qu’il peut avoir peur de perdre 1/3 de son tapis ! Un gars en face qui a 50bb va payer en toute détente (en gros, il est dit que si un call d’un tapis n’engage pas plus de 10% de son propre tapis, il peut se faire avec any two !).

En terme de range, si on part dans la partie haute du bloc (9-12bb) on envoie la boite avec 77+, QKs, A8s, A9o, et on rajoute des mains si le tapis est inférieur… On envoie la boite avec 22 si on a plus que 6 blinds par exemple. Et on le fait, si les tapis restant à parler ne sont pas trop gros (potentiellement, les gars en dessous de 20 blinds ne paieront pas avec n’importe quoi).

Deuxième bloc : Entre 12 et 25 blinds

Dans ce bloc, on doit être prêt soit à jouer le coup à tapis post flop, soit à le jouer préflop après une relance, soit on peut assumer un raise/fold.
Il n’y a quasiment pas de call dans ce bloc, c’est soit on raise, soit on fold (sous-entendu, pas de call qui ne soit pas à tapis – le vôtre ou celui de l’adversaire)

  • On mise avec la même range que le bloc précédent (toujours entre 2 et 3 bb)
  • On relance tapis direct quelle que soit la relance initiale avec une range un peu resserrée (99+, ATs, AJo, éventuellement les broadway). Ça devrait faire fuir l’essentielle des mains adverses. Et au pire, si vous êtes payé, la main a suffisamment d’équité pour que le risque soit profitable.

Vous pouvez donc considérer que si vous prenez une relance par un joueur à 12-25bb après avoir vous-même relancé, votre adversaire va également être dans cette range : payer avec QQ+, AK, éventuellement AQ, mais jetez le reste (surtout si perdre le coup vous laisse crippled, j’en parle même pas si vous êtes couvert – vous pouvez éventuellement payer plus large si ça vous coute au max ¼ de votre tapis, ça veut dire que sa range de push doit pas être bien élevée) !!

Point important, il faut que vous conserviez l’initiative post flop !. Donc être prêt à miser en Cbet quel que soit le flop, l’idéal étant de jouer avec la position.
A moins d’avoir taper un monstre au flop, ou d’avoir un monstre préflop qui n’est pas mis en danger par le flop, on va donc attaquer encore, qu’on ait amélioré ou pas (PS : toucher sa paire au flop n’est pas être monstrueux sauf si c’est la paire d’As bien kickée). La seule raison de freiner est justement quand on veut induire un bluff de l’adversaire.

En termes de masse, si vous misez et êtes suivi préflop, vous aurez engagé 3 BB, avec déjà 2 BB (on suppose que les ante font ½ BB) au pot (en admettant que vous ne soyez pas dans les blinds), + les 3 BB de l’adversaire, soit 8 BB au milieu.
Une mise raisonnable à ce stade est de faire du 2/3 pot soit 5 ou 6 BB donc déjà 9 BB engagées sur les 25 de départ… Et ça vous en laisse donc 14 derrière, et si c’est callé, c’est 19-20 bb dans le pot avant le turn.
Techniquement, on dit donc que vous êtes commited puisque la prochaine mise, ce sera tapis. Donc là, y’a deux écoles : soit on décide de tout mettre au milieu dès le flop, soit on freine dès le flop et on subit… La moindre faiblesse perçue par l’adversaire et vous êtes sûr de prendre un tapis dans la tronche !

Quand les joueurs ne jouent pas vraiment GTO, ils vont avoir tendance à s’écarter de cette ligne de jeu et commettre des erreurs sur le montant des mises… C’est un premier levier que l’on peut exploiter.
Le deuxième, dans le contexte particulier du CNEC, c’est que certains vont avoir tendance à jouer beaucoup plus « straight forward » pour préserver les points et le classement de leur équipe. On doit pouvoir donc faire des mises plus petites (genre 2 BB post flop dans des pots à 8-10 BB) qui suffiront à faire fuir le joueur adverse.
Le même raisonnement peut s’appliquer si vous jouer – et ce n’est pas un conseil inutile dans l’absolu et dans d’autres cas également – en fonction du tapis de l’adversaire : vous ferez plus peur à un adversaire en misant 1bb quand il lui en reste 10 quand un autre ne cillerai pas parce qu’il lui en reste 20…
La bonne mise, dans l’absolu et à ce stade, c’est celle qui laisse à penser à votre adversaire que vous êtes prêt à aller au bout : vous ne le feriez pas sans être max !

Troisième bloc : Entre 25 et 50 blinds

Ce bloc est celui de l’agression à tout va !!
_C’est le bloc qu’il faut exploiter par excellence, puisque vous pouvez « subir » tranquillement des relances tout en gardant de la jouabilité en cas de perte du coup.

C’est le bloc où on peut encore manœuvrer les gros tapis, mais surtout attaquer les petits !! A vrai dire, les gros tapis devrait également être dans cette tranche donc, hormis en début de tournoi où cela voudrait dire que vous avez pris un coup dans le carafon, si vous avez mené votre barque gentiment, vous devriez êtes dans le top de votre table dans cette zone.

Dans le principe du jeu, on va adapter la sélection de main selon ce qu’il peut y avoir après nous, et en fonction de ceux qui ont relancé ou callé avant nous.
Ex : si un gros tapis relance avant nous : range à resserrer si on veut caller, uniquement de la premium de chez premium en relance. Si c’est un petit tapis qui relance, et pas de gros tapis derrière, on peut avoiner plus large (dans le range de main) en relance, et de même pour le call…

Ne pas oublier qu’en poker, on ne joue que pour le plus petit tapis des joueurs en confrontation ! C’est particulièrement les tapis du 1er bloc, surtout s’il y en a plusieurs à table, qu’il faut attaquer : comme les joueurs jouent le classement, ils ne rentreront que très rarement dans un coup où ils pourraient perdre des plumes et se mettre à la mauvaise place du prochain à sauter.

C’est donc le moment où le gros tapis doit se mettre à parpainer le plus possible, quasiment avec n’importe quelle main, surtout s’il a une avance confortable en jetons.

Clairement dans ce bloc, on ne cherche pas un affrontement avec ses semblables (les loups ne se mangent pas entre eux) et on est dans le même phénomène que l’exploitation de la bulle : les joueurs veulent sauter le plus tard possible et sauver les points.

Essayez au maximum de jouer en position, et contre les petits tapis, et ne montrez les crocs contre les gros qu’avec des papiers en règle. Dans l’absolu, si vous êtes UTG et que la grosse blind est un petit tapis (bloc 1) : relancer large, les gros tapis intermédiaires ne viendront vous chercher des poux que s’ils sont bien armés, et vous aurez des folds faciles en cas de relance.
Si la grosse blind est un gros tapis (bloc 2 limite 3 comme vous), uniquement avec la range resserrée, vous devez être prêts à poser les nuts sur la table.

Quatrième bloc : Au dessus de 50 blinds

Ce 4ème et dernier bloc sera souvent valable uniquement au démarrage, on joue les ranges prévues, on joue des « petits » pots et on ne s’enflamme pas, il y a à ce stade trop de risque que des joueurs rentrent en « fantaisie » avec des mains marginales, et viennent vous casser votre premium que vous avez pourtant bien jouée.

La texture des flops est d’autant plus importante que la valorisation d’une bonne main de départ est rare (hormis la confrontation AA vs KK preflop) alors que ses pertes seront toujours conséquentes : Dans ce genre de coup, il faut considérer que si vous êtes payés et que vous n’améliorez pas votre main avec le flop, il vaut mieux partir sur l’idée que vous prendrez au mieux une mise de valorisation, exceptionnellement 2, mais qu’à votre 3ème mise qui sera payée, c’est que vous avez déjà perdu le coup !

Exemple : je joue avec AA UTG +2 préflop et je suis payé 2 fois (par le CO et par le BB : déjà, de base, il faudra éliminer un joueur de l’équation). Le Flop tombe avec 2 têtes et une brique, dont 2 de la même couleur.
C’est un board à C-bet, mais quand je mise, je suis payé une fois, par le CO, et la BB fold (elle est rentrée pour la cote).
Ce board présente 2 tirages (quinte et couleur) plus des possibilités de brelan. Si la turn complète une quinte ou une couleur, on freine des 4 fers, quitte à se faire bluffer : check.
Il vaut mieux passer une paire d’As en cas de relance que s’enferrer dans un coup perdu d’avance. On peut éventuellement payer une relance si on possède l’as de la couleur qui est « rentrée » (et qui sera peut-être complétée par une 4ème carte de la couleur à la river).
Si ni la couleur, ni la quinte ne rentre, on peut miser une deuxième fois, on aura probablement un fold si le joueur est à tirage.
Il pourrait cependant encore payer une fois, donc, tant qu’on peut, il faut casser la côte du tirage : on mise minimum ¾ pot voir hauteur. S’il paye encore une fois, considérez que c’est tout pour vous, il faudra juste aviser river, mais il est de toute façon peu probable que vous puissiez prendre une mise supplémentaire. Soit il joue encore le tirage, et s’il ne complète pas à la river, vous ne prendrez pas un centime supplémentaire. Soit il complète ou il a déjà touché, et vous allez prendre probablement une relance quand ce sera son tour de parler.

Concrètement, il faut essayer d’identifier les mains possibles de l’adversaire quand il call préflop. Dans la théorie, une relance utg préflop de votre part témoigne de beaucoup de force, votre adversaire au CO va donc payer avec un minimum de jeu : des paires 88 ->JJ, des broadways suités, essentiellement, assez peu d’Ax (vous en avez déjà deux dans les mains, ça limite les combos possible), des connectés suités avec un 8 minimum.
La grosse blinde peut elle défendre paire de 5, et des suités ou des connectés avec 5 ou 6 minimum. Il va probablement relancer QQ et KK, éventuellement JJ, et peut être QKs… S’il devait avoir un As, ce serait AK, AQ, très rarement AJ en relance (encore que dans la valeur des mains, il vaut mieux attaquer avec AJ et défendre avec AQ => AJ n’est jouable post flop que si on flop top paire avec le J…).
Quelque soit le flop, on doit miser au moins une fois si deux joueurs sont rentrés dans le coup, il faut chasser ! Si par contre il n’y a qu’un joueur, et pas de flop dangereux (une tête max), on peut éventuellement checker pour induire un bluff de l’adversaire (ou éventuellement qu’il fasse une mise de valorisation en pensant qu’il est devant).
Au pire, il check back et vous le laisser tirer une carte dans l’espoir qu’il améliore sa main (mais pas suffisamment pour vous battre).
En tout état de cause, il devrait logiquement, s’il a touché, faire une mise de valorisation ou continuer son bluff. C’est le moment de vous situer réellement par son jeu, et de placer un raise ! La mise en check/raise a deux avantages dans ce spot : si vous êtes devant, vous valorisez au max votre main, il y a des chances qu’il paye quand même mais vous assure un peu de calme sur la river, au mieux vous remportez la main dès le Turn et vous n’aurez pas à montrer les As à l’abattage (toujours bien de laisser penser à l’adversaire que vous les aviez, parce que si vous ne les montrez pas, il ne saura pas que vous jouez les 2 de la même façon).
A la river, vous pouvez (vous devez !) miser que si vous avez une lecture assez sure de votre adversaire pour le faire coucher ou pour le faire payer avec moins bien, mais hors de position, un check exprime plus de force, et si vous n’êtes pas sûr d’être devant, ça devrait vous permettre d’aller à l’abattage sans frais supplémentaire.
Au pire, il peut miser pour essayer d’emporter le coup mais aussi tout simplement pour value et là, c’est difficile à dire de savoir ce qu’il faut faire. Encore une fois, si on est en début de tournoi et sur ce niveau de bloc (et de blinds), ce sera une bonne nouvelle si vous arrivez à prendre 10-12 blinds à votre adversaire avec cette main, ce sera aussi une bonne nouvelle si vous n’en perdez qu’une douzaine !!

Eliminer les shorts stack (ou mourir en combattant)


Contrairement à un tournoi classique où il peut être intéressant de garder en vie les shorts de la table (c’est l’exploitation de la bulle), il faut, dès que l’occasion se présente, tenter d’éliminer les shorts.

En gros, quand un joueur passe en dessous de 5 blinds, il a déjà un pied dans la tombe, et s’il doit partir à tapis , et pour peu que le vôtre vous le permette (il faut avoir au moins 5 fois le sien), vous pouvez payer avec any 2 !!

Avec un peu de chance, vous ne serez pas seul à caller, et plus on est de fou, moins il aura de chance de s’en tirer !
Ce sera donc une alliance de circonstance, et même si vous deviez toucher du jeu, ne relancez pas, ne cherchez pas à isoler, vous avez plus à perdre qu’à y gagner : au mieux vous êtes devant et vous prendrez de toute façon le pot, au pire vous êtes derrière, et si c’est le short qui l’emporte, il n’y avait rien à gagner, si c’est l’autre qui est devant, vous allez perdre une mise supplémentaire ! Surtout donc, ne relancez pas, à moins vraiment d’avoir du gros jeu, il faut essayer d’avoir des partenaires, donc ne pas les faire fuir ! Dans ce spot en particulier, le but est de faire sortir un joueur, pas nécessairement de gagner du jeton.

Mais si c’est vous qui êtes short, vous aurez peu de marge de manœuvre, donc essayez tout de suite de voir combien de mains vous pouvez « encore » tenir : en gros, on va dire qu’en dessous de 5 blinds, il faut voir combien de coup il vous reste à jouer avant de tomber à 2 blinds ½ (avec la structure, c’est un orbite max, peut-être 2 = un tour de table ou deux quoi…) selon le nombre de joueurs à table, ça représente, au vu de la structure, très probablement entre 5 et 8 mains max à jouer… Et il faut avouer que dans ce cas, il faut prier pour que personne n’ait du gros jeu ET que deux joueurs rentrent dans le coup, ça donne une occasion de tripler le tapis !

Un dernier point, il est impératif à tout moment, en particulier quand les tapis « fondent », de vérifier les tapis des joueurs en jeu.
Si un short entre dans un coup en call ou en relance, ou qu’il est en blind, et que son tapis est en dessous de 10bb, il y a de grande chance qu’il soit prêt à aller jusqu’au bout, il y a donc une probabilité non négligeable qu’il soit un peu armé. Si tu avais l’intention de jouer en call ou en relance une main, qui est habituellement jouable postflop mais qui a besoin de s’améliorer, renonce ! Ton adversaire voudra amener le coup à tapis, et ne te laissera pas l’occasion de tirer des cartes supplémentaires sans y mettre plus que ce que tu souhaitais. Si, par contre, ça revient à payer ce que tu aurais mis en relance, alors fais-toi plaisir.

L’exercice du HU


Le HU va avoir sa dynamique particulière, et surtout, dépendre de la répartition en jetons entre les deux joueurs. A deux, la valeur des cartes change assez drastiquement.

Du coup, en HU, les paires, même les 2, doivent être jouées fortement, surtout si le tapis de l’adversaire est au-dessus des 5 blinds (en dessous, il pourrait caller any two, et avec les 2 on sera au mieux à 50/50, donc il faut avoir un gros tapis pour prendre ce risque).

Si on est dans le 1er bloc (max 12 blinds) c’est tapis direct bien sûr. On peut par contre essayer freiner avec les grosses paires (et induire une relance à tapis) à partir de TT. Perso, je trouve que le move est « cramé », et à part laisser un joueur tirer des cartes gratuites (et les paires n’aiment pas ça) je pense qu’il y a peu à gagner à jouer le coup comme ça.

Ensuite, bien sûr, on envoie boite avec tous les Ax, les Kx, à la rigueur les Qx, et on peut tenter de temps en temps Jx mais avec un bon kicker, J7 minimum : il y a 13 valeurs dans un paquet de carte, et les têtes (et As) en représentent un tiers… limite, il faudrait quasiment tout le temps attaquer au bouton, quelque soient les mains, et défendre avec les mains ci-dessus.
La encore, le but est d’affaiblir le tapis adverse, l’amener en dessous des 5 blinds, où il devra à un moment ou un autre envoyer le tapis. Et il faudra payer ! la plupart du temps, vous serez en 60/40, ou en 40/60 (c’est-à-dire des cartes intercalées, ou emboitées : J9 vs T8, Q7 vs JT. Fondamentalement, le dernier coup sera forcément à tapis, autant le faire avec le gros tapis, autant le faire en imprimant le rythme : NE PAS SUBIR !!

En complément

Voici le tapis moyen (surligné en jaune) exprimé en BB selon le niveau et le nombre de joueurs encore à table (structure CNEC – 8 joueurs – 20000 jetons de départ) :

8765432
BB 20000 22857 26667 32000 40000 53333 80000
100 200 228,6 266,7 320 400 533,3 800
200 100 114,3 133,3 160 200 266,7 400
300 66,7 76,2 88,9 106,7 133,3 177,8 266,7
400 50 57,1 66,7 80 100 133,3 200
600 33,3 38,1 44,4 53,3 66,7 88,9 133,3
800 25 28,6 33,3 40 50 66,7 100
1000 20 22,9 26,7 32 40 53,3 80
1200 16,7 19 22,2 26,7 33,3 44,4 66,7
1600 12,5 14,3 16,7 20 25 33,3 50
2000 10 11,4 13,3 16 20 26,7 40
3000 6,7 7,6 8,9 10,7 13,3 17,8 26,7
4000 5 5,7 6,7 8 10 13,3 20
6000 3,3 3,8 4,4 5,3 6,7 8,9 13,3
15000 1,3 1,5 1,8 2,1 2,7 3,6 5,3

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Nous fournissons le matériel et les croupiers. Nous assurons l’organisation et gérons le déroulement de la partie. Nous proposons différents formats de jeu suivant le niveau des joueurs. Dans notre salle ou dans vos locaux.

Le poker pratique
Le poker pratique

Règles, bases, termes techniques, conseils et stratégie.
Les membres de Poker Panache Association partagent avec vous leurs connaissances et leur expérience dans un recueil d’articles.

Découvrez l'association
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Créée en 2010, La Poker Panache Association est un club de poker regroupant des joueurs amateurs issus de tous les horizons et de toute l’Ile-de-France. Les fondateurs de l’association se sont connus sur le forum Wam-Poker.
Nos valeurs sont la convivialité, la pédagogie, le plaisir d’apprendre et de jouer ensemble.